___ Le noir complet. Ils dorment tous. Les bras de Morphée sont bien assez grands pour la Terre entière, mais moi j'ai sûrement du perdre l'invitation au sommeil. J'appose mes mains sur ma poitrine. Boum. Boum. Boum. Chaque battement me rapproche du néant. La vie serait-elle la bombe à retardement de la mort? Chaque minime détonation secoue mon corps, elle met du désordre dans mes sentiments. A travers mes yeux fermés, je vois des choses que je n'avais pas encore vu. Le meurtre d'un loup qui hurlait à la lune. Un couple s'enlaçant sous les étoiles. Les courbes aériennes des auras de torches urbaines : la ville vue de dessus est plus présente et agréable qu'au c½ur du sujet. Je reviens à ma bombe intérieure. Mon c½ur se bat! Ses coups et blessures rythment les éclats d'ombres que tissent mes rêves. On s'y croirait presque, un hurlement de comètes modernes sous mes yeux, et même sous mes paupières. Magie. Je me retourne et pêche un nouveau regard à travers la noirceur de ma chambre, lieu de recueillement des rêves et cauchemars enfantins.
Mon océan de larmes a disparu, laissant place à des agitations nocturnes.
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